Côté austral (1)

S’agissant de décoration, chacun a ses goûts. Personnellement j’ai de la sympathie pour le kitsch. Mais défendant un jour que les gens qui mettent des « nains de jardin » précisément dans leur jardin, font vertu de leur simplicité, je me rendis compte que je passais pour un crétin. Quoi, défendre les nains de jardin ? C’est inepte … A Paris aujourd’hui c’est Jeff Koons sinon rien !

Or ici au Chili, nous en voyons des nains! Un clic gauche sur la photo agrandit la photo…

On trouve surtout à chaque maison, même la plus pauvre, une baie vitrée au bas de laquelle sont alignés bibelots et nunucheries variées. La plupart d’entre nous n’en voudraient jamais. Mais alignés là, en exposition, en ordre, en désordre, à la vue de tous, ils expriment le goût des habitants de cette maison. Sans doute aussi les souvenirs ramenés de pèlerinage, de voyage, les cadeaux, les alcools, mais surement pas chinés à prix d’or au Salon des antiquaires.

L’usage en est tellement fréquent que beaucoup de maisons, en bois naturellement, sont spécialement construites avec une inclinaison sous la baie vitrée, afin de ménager une étagère d’exposition. Elle aimante le regard curieux du flaneur.

Ce sillon nous l’avons vu creusé de la plus belle manière dans une très modeste maison aux environs de Cascadas, une toute petite bourgade sur la rive du lac Llanquillé. La vieille dame qui s’y niche a aménagé un petit jardin formidablement sympathique. On voudrait y emmener les petits enfants.

Les maisons chiliennes que nous voyons depuis notre départ sont toujours entièrement en construites en bois, parfois couvertes d’un bardage métallique, souvent peintes en couleur, pas toujours repeintes de frais. Elles ont une touche unique, très joyeuse quand le soleil se met de la partie.

Il y a le petit modèle, la « cabaña », qui oscille entre masure foutraque et pimpant chalet. On en trouve opportunément beaucoup à louer, même pour une seule nuit, style chalet, très bien équipées.

Ensuite il y a le modèle standing en ville dont on suspecte qu’il est l’habitation de personnes mieux nanties:

Enfin le très grand modèle, dans le plus pur style « Autant en emporte le vent », notamment réalisé par les immigrés allemands au tournant des 19éme et 20^ème siècles, modernisé aujourd’hui dans les quartiers chics.

Belle matière pour une série d’articles« Côté austral », selon la terminologie marketing qui fait un peu tout vendre aujourd’hui.

Hasta luego!

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