Sur le Glaciar Exploradores, une glace millénaire sous les crampons

Le « Campo Hielo Norte », champ de glaces nord de la Patagonie, présente la superficie d’un département français. Cinquante fois plus grand que nos grands glaciers de la Vanoise. Depuis cette énorme masse de glace située en altitude, coulent des glaciers jusqu’au niveau de la mer, charriant une glace formée il y a des milliers d’années. On voit bien la bordure Est du Campo depuis la route qui longe le lac « Général Carrera », formant un cadre imposant.

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Nous optons pour randonner sur le glacier le plus facile d’accès depuis Puerto Rio Tranquillo, où nous séjournons pour deux jours dans une cabaña cinq étoiles, pieds dans le grand lac.

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C’est le «Glaciar Exploradores », situé à 52 kilomètre de là. Nous nous y rendons avec un jeune guide, qui nous conduit en roulant à tombeau ouvert sur la piste à voie unique. Il m’explique qu’il mise sur le fait que nous ne croiserons personne à cette heure matinale pour attaquer à bloc virages et hauts de côte, sans aucune visibilité. Nous croiserons tout de même deux pick-up, heureusement sur une portion sans danger où l’on peut se garer sur le côté.

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Après cette épreuve nous pouvons attaquer la partie la moins risquée de la journée, la randonnée sur le glacier. Nous rejoignons un petit lac à l’eau terreuse, entouré de caillasses, typique d’un lac glaciaire, exutoire des eaux de fonte.

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On s’élève alors sur la moraine pour déboucher sur un terrain assez extraordinaire. On a l’impression d’être sur un immense chantier où les scrappers seraient devenus fous, accumulant de gigantesques tas de gravats dans tous les sens. Nous commençons à marcher sur ce terrain chaotique. Grimpant sur un tas, je chute lourdement sans comprendre ce qui m’arrive. Me relevant je vois que j’ai glissé sur de la glace, là, juste sous une fine couche de terre. C’est de la glace noire, noire parce qu’elle ne reçoit aucune lumière, mais spécialement glissante. Nous réalisons que nous sommes déjà sur le glacier.

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Les tas de terre et de pierre recouvrent la partie finale du glacier. Ce sont des collines de très vieille glace qui supportent tous les matériaux arrachés par le glacier à la montagne. Collines formées par la pression chaotique des courants de glace et la fonte. Nous avançons et la terre laisse maintenant la place à la glace vive. Nous chaussons  les crampons. C’est un terrain désordonné, crevassé, avec des trous béants, des rivières qui glougoutent dans la profondeur, des arches de glace, des grottes, des corniches, des sculptures monumentales, des mares d’une eau translucide. Nous ne sommes qu’à 120 mètres d’altitude, c’est troublant d’être ici sur cette masse de glace.

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Nous avançons encore d’un bon kilomètre en direction d’un large front de séracs, au bas de dernière pente où la glace se fracture. Malheureusement notre guide interrompt la progression, prétendant que la zone située devant nous est dangereuse. Possible. Peut-être  qu’il est simplement l’heure de revenir … Nous faisons alors la photo qui s’impose.

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Hasta luego

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Marie TOURRES

Nous admirons votre équipée glaciaire d’autant que , de notre côté, nous nous étions contentés d’utiliser la glace millénaire dans le whisky sensé nous réchauffer au pied du glacier Grey dans le parc Torres del Payne !
Grosses bises de Noël.
Marie et Jean

sabine lassaigne

on vous embrasse, bonne fin d’année
philippe et sabine

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