Aux Tuamotu, sur l’atoll de Tikehau, sternes et fous
Dernière étape de notre voyage en Polynésie, nous rejoignons l’ile de Tikehau l’un des soixante-dix atolls de l’archipel des Tuamotu. Vus d’avion ces atolls montrent leur étrange géométrie, des anneaux de large diamètre, quoique étroits et irréguliers, formant digue entre océan et lagon. De plus près on voit qu’ils sont fragmentés en une multitude d’îlots, les motus.
La nature s’est montrée très inventive pour les former. Au départ un volcan émerge du fond de l’océan, puis des coraux poussent sur les flancs intérieurs et extérieurs du volcan, et lui survivent alors qu’il s’enfonce et disparaît dans la croute terrestre. En quelques millions d’années l’affaire est bouclée.
Vu du sol il est bien joli cet atoll de Tikehau, au point de s’inscrire au concours des plus belles cartes postales: plages de sable rose et eaux turquoises côté lagon,
récifs, déferlantes et grèves de débris coralliens côté océan, partout le bruissement des palmes de cocotiers.
Les cocotiers sont la seule ressource agricole, beaucoup de natifs vivent de l’exploitation du coprah, la pulpe séchée. Mais gare aux noix de coco! Elles font un gros ploc massif quand elles tombent, et on comprend qu’il n’y a pas d’intérêt à stationner sous un cocotier.
Peu d’habitants à Tikehau, quelques centaines, mais beaucoup plus d’oiseaux dans le lagon. Étonnamment peu farouches, les oiseaux laissent approcher le photographe.
Ces sternes sont d’un blanc virginal, que seuls un bec et deux petits yeux noirs viennent trouer. Une simple branche pour y poser leur oeuf, il doit y avoir de la casse.
Les fous à pieds rouges occupent ici un nid pour se mettre à l’abri des rats. Quel bec! Comme nos fous de bassan bretons, ils sont équipés d’un air bag pour amortir leur énorme plongeon.
Les frégates du Pacifique, véritables kleptomanes des mers, sont incapables de plonger, ni même de se poser sur l’eau, faute de lubrifier leur plumage. Mais très adroites en vol, on les voit dérober leur proie à ceux qui ont le talent de pêcher!
Mais voyageur, prends garde! Tous les atolls ne sont pas aussi idylliques, Rangiroa où nous ne passerons qu’une journée se révèle particulièrement rugueux: pas de plage accessible, un lagon très agité, des pensions sans charme, peu d’ombre, et même les locaux qui ne disent pas bonjour, l’endroit à éviter, sauf peut-être avec un bac+5 en plongée.
Dernières photos de Tikehau …
Bon, quand même on n’est pas d’ici, faut penser à rentrer … et mettre maintenant tout cela à l’imparfait, dans le tiroir aux souvenirs. Bon on monte en short dans l’avion et on ressortira en combi de ski.
Merci, au revoir, maururu, nana,
Fin
Encore une étape dans un paradis préservé ,la prochaine sera plus dure et surtout plus froide .Mais quel alcool boit on dans cet Eden ?Yves