Dans le parc des guacharos, rivière caramel et spéléologie

Le parque natural de los guacharos se situe au sud de la Colombie, en deçà de 2° de latitude, il n’est séparé de la foret amazonienne que par une dernière ligne de crête de la cordillera orientale.

Tout cet article pour découvrir ce que sont los guacharos! Nous avons en effet vécu une aventure pour le savoir. Cela en vaut la peine.

Commençons par l’instant où venant de traverser une région couverte de plantations de café, bananiers, lulos, maracujas, nous quittons la voiture pour rejoindre le parque de los guacharos.

Très rapidement nous entrons dans la forêt tropicale humide. Les trois mots sont importants. Forêt, oui, avec du vert sur plusieurs étages. Tropicale, oui, à 1800/2000m La température est clémente, les arbres copinent avec un incroyable nombre de plantes qui s’accrochent à eux.

Mais le mot le plus important pour le randonneur, c’est « humide »! Le sol est spongieux, le sentier est un bourbier, il est indispensable de troquer les chaussures de marche pour une paire de bottes, sauf peut-être pour les charentais qui aiment à la plage sentir la vase passer entre leurs doigts de pied.

Rejoindre le refuge se révèle plus difficile que prévu, malgré un dénivelé raisonnable. Quand il faut arracher sa botte de la boue et contrôler la glissade en permanence, c’est plus dur …

Mais notre première récompense arrive avant même le refuge lorsque notre guide repère un oiseau derrière un rideau dense de végétation. On écarte, on s’avance, … miracle l’oiseau est resté, à une quinzaine de mètres. Splendide! Sthendal en eût fait sa mascotte! Photos.

C’est un gallito de roca (rupicola peruviana). Il nous montre ses deux profils avantageux, merci.

Après cinq heures de marche, le refuge. Dans ce parc c’est l’esprit conservatoire de la biodiversité qui prédomine. Partout de petits panneaux bien-pensant, « la terre ne t’appartient pas, elle est seulement un prêt de tes enfants », « laisse la tranquillité du lieu faire la paix en toi »‘ … ce serait super d’appliquer ces saintes maximes en ville!

Nous somme deux visiteurs en tout et pour tout. Hormis les deux gardes du parc, la cocinera montée la veille pour nous seuls,  notre guide et un étudiant colombien étonnamment frisé en service volontaire. De quoi améliorer notre espagnol dans sa version colombienne.

Le rio Suaza coule au fond de la vallée. Il a formé dans la roche calcaire un lapiaz très caractéristique, avec des rigoles à angles droit.

Ailleurs ce sont les eaux cristallines qui font le spectacle. Un torrent de caramel s’écoule, s’engouffre entre les roches, explose dans les chutes.

Les grottes du parc n’ont été découvertes que dans les temps modernes … elles sont trés peu aménagées. C’est sensationnel de les découvrir à notre tour, avec un guide s’entend.

L’entrée de la grotte de l’indien n’est pas évidente, mais, après, c’est parti pour un kilomètre de surprises, entre train fantôme et Michel Siffre le retour.

Nous sommes prêts maintenant pour la grotte des guacharos, située à peu de distance. Elle est plus courte et s’élargit vers une énorme salle. Au fur et à mesure que nous en approchons, nous entendons monter un vacarme terrible de cris d’oiseaux … ici, dans une obscurité totale, au dessus d’un torrent de montagne qui dévale la grotte, nidifient jusqu’à 5000 couples de guacharos venus d’Amazonie. C’est très impressionnant, car on le les voit pas. Ils sont au-dessus de nous, en vol vibrionnant ou perchés sur les falaises de cette volière gigantesque. Il nous faut manœuvrer dans un dédale de roches pour enfin, au-delà du vacarme, voir les guacharos. Fascinant!

A terre un oisillon guacharo n’a pas survécu. Le guide nous explique que les parents ne gardent qu’un ou deux petits, malheur aux autres.

Hasta luego!

 

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Christine et Vincent

Muchas gracias. C’est bon de vous accompagner dans ces terres lointaines.
Bonne route…

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