Premières impressions du Guatemala
Difficile de trouver une vue plus majestueuse que celle que nous offre aujourd’hui le lac Atitlan. Enserré dans une vaste barrière montagneuse, que dominent trois volcans idéalement coniques, ses eaux azur renvoient la couleur d’un ciel parfaitement dégagé. De loin en loin s’étagent des villages aux maisons modestes, inondées de soleil de l’aube au coucher.
Zénitude garantie !
Le voyage jusqu’à notre village de Tsutsuna, le colibri du lac en dialecte Kaqchikels, une langue Maya, a été long. Une suite de moyens de transport adaptés au terrain, un très gros Boeing de Paris à Los Angeles, un moyen Boeing pour rebondir en pleine nuit jusqu’à Ciudad de Guatemala, puis deux taxis pour rejoindre Antigua, notre première étape au Guatemala, un collectivo pour rejoindre Panajachel au bord du lac Atitlan, une lancha pour traverser une bonne partie du lac et atteindre TsuTsuna, et enfin un tuk-tuk brinqueballant pour remonter vers notre hôtel. Le tuk-tuk c’est ce scooter carossé qui embarque deux passagers avec leur bagages. Bien que vaillant il nous faut en descendre et le pousser dans les fortes cotes.
Sur cette première prise de contact, le Guatemala nous surprend et nous enchante.
Sans doute le pays est-il très densément peuplé, mais la population autochtone, principalement Maya, y est majoritaire. Or, quand dans nos villages français on ne voit personne, sauf des voitures qui roulent d’une maison à dache à un supermarché en périphérie puis à l’école au centre, ici au contraire, tout le monde est dans la rue, en habit traditionnel. C’est un formidable spectacle !
Quelle classe ces femmes, jeunes ou âgées, avec leurs vêtements colorés, aux motifs finement tissés sur un métier rudimentaire! Si l’on valorisait leur tenue au prix de l’heure en Europe, la plus pauvre d’entre elles serait très richement vêtue. L’économie n’est peut-être qu’une question de conventions !
Antigua, ainsi nommée car elle fut la première capitale établie par les espagnols, possède le charme des villes coloniales. Distribuée en cuadras impeccablement tracées, rues pavées de pierres, maisons aux teintes pastel, patios fleuris, volcans en arrière-plan, on y flane agréablement en retrouvant un soleil d’été.
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Le spectacle le plus insolite sont ces dévots qui se rendent à genoux vers leur sanctuaire, mains ouvertes, d’une dévotion qui échappe à nos esprits sécularisés.
La religion a structuré ici l’espace urbain et les rapports sociaux. La cathédrale et le cloître spendides de la Merced témoignent du pouvoir et de la richesse de l’église à l’époque coloniale. Temps où, par « auto da fe » les évêques envoyaient les indiens au bucher, au prétexte d’idôlatrie.
Hasta luego!
Très apéritives ces premières impressions…
Merci Philippe….