Balade irlandaise

Randonnant sur le GR 34 l’an dernier, sur la côte nord du Finistère, nous découvrions qu’un ferry assure depuis Roscoff la liaison directe vers Cork en Irlande. Cette découverte germant dans nos esprits, nous décidâmes de réserver un aller&retour cet été pour l’Irlande.

L’objectif est de faire un tour d’Irlande avec notre voiture, vélos à bord, pour un maximum de balades à vélo ou bien entendu à pied.

Le voyage débute à l’embarquement du ferry, le Pont-Aven, que gère une compagnie française, ce que son nom « Britanny Ferries » ne suggère guère. Avec 95% de voitures irlandaises, on est en Irlande dès le pied posé à bord. Voyage agréable sur ce ferry qui a presque l’allure d’un transatlantique à l’ancienne avec sa superbe décoration. Une Murphy bien tourbée servie au bar confirme cet avant-goût d’Irlande.

Un mer plate et une confortable cabine nous autorisent une nuit parfaite pour découvrir en milieu de matinée le rivage du sud de l’Irlande. Les premières vues du rivage sous un ciel sombre nous confirment le changement de rivage.

Ejectés du bateau nous rejoignons Kinsale, en répétant « je roule à gauche », « je roule à gauche », etc. jusqu’à se demander comment on a pu, jusqu’ici, rouler bizarrement à droite. Les premières façades pétantes des pubs et commerces y déjouent avec gaité la couleur plombée du ciel. Nous tombons sur un panneau d’information sur « l’Atlantic Road » qui longe la côte Ouest de l’Irlande en prenant un malin plaisir à aller à l’extrémité de chaque péninsule, et les péninsules sont terriblement longues en Irlande ! Une route mythique façon « Route 66 » aux USA ou « Ruta 60 » en Argentine. Programme bien trop long pour nous qui venons butiner seulement quelques tronçons de cette Atlantic Road.

A commencer par la superbe péninsule de Beara. L’une des plus sauvages et authentiques régions irlandaises, restée à l’écart du tourisme. Un super tour vélo et une randonnée dans l’île de Dursey Island, par un temps maniable, nous font découvrir des paysages qui pourraient être ceux du Golfe du Morbihan, de vallées alpines ou du Finistère.

L’ile de Dursey constitue une énigme. Nous y croisons dans le télécabine à l’ancienne qui y mène l’un des cinq habitants à l’année. Sans compter naturellement les milliers de moutons qui tondent l’île avec application. Comment peut-on vivre si loin de tout ? Même pas de pub ! Définitivement rien sinon le bruit du vent et de la mer qui claque la roche. Les moutons ne paraissent pas affectés par cet isolement. Si le mouton français affectionne l’altitude, le mouton irlandais lui préfère la longitude. Ici, au-delà de 10° Ouest, le mouton, le sheep pour être exact, a l’œil vif et la laine fraîche.,

Plus au nord, dans le comté du Kerry, l’excellent guide Michelin nous suggère un tour vélo autour de Killarney, avec le passage du Gap of Dunloe, un défilé ponctué de lacounets. Sans doute un des lieux les plus touristiques du pays. Mais, grâce à nos vélos, nous faisons ce tour d’une manière très plaisante. La remontée en vélo vers Mall’s Gap nous vaut même l’admiration des foules, quoique ce col ne s’élève qu’à 263 mètres !

Pour rejoindre le spot suivant, les célébrissimes falaises de Moher, nous avons le plaisir de franchir le Shannon par un petit ferry très efficace. Nous abordons les falaises par leur extrémité Est, évitant la masse des touristes à l’Ouest. Le plus beau spectacle se trouve d’ailleurs à l’Est avec des colonies d’oiseaux de mer qui nichent sur des vires en bas de falaise et l’incroyable chorégraphie des oiseaux qui atterrissent ou décollent de ces plateformes.

Attention tout de même à ne pas trop se pencher, même pour la photo du siècle, car les falaises sont à pic et leur rebord à 120 ou 130 mètres au-dessus de la mer.

Nous retournons ce soir là à notre B&B avec le plein de très belles impressions. Il en faut d’ailleurs car ce B&B à tous les airs d’un funérarium. L’extérieur est privé d’éléments décoratifs, d’une netteté qui fait froid, tandis qu’à l’intérieur les meubles en bois vernissé et les accessoires dorés reprennent avec soin les codes des cercueils de prix. Sans compter l’hôtesse qui a le charme ténébreux d’une conseillère funéraire.

Ce style ne lui est d’ailleurs pas spécifique, dans cette région plus d’une maison le long des routes l’adopte !

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3 Commentaires
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Sylvie A

superbe !!

Yves

Superbe trip, que nous avions fait sans velos

Yves

Amusez vous bien ! Prenez un pied « géant  » c’est l endroit.

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