De Banyuls à Llivia, étape 9, il y a du soleil sur la France

Deux jours de marche avant de reprendre le train de nuit à Latour de Carol. Nous choisissons de revenir en France par le col de Finestrelles, sur une épaule du Puigmal, abandonnant le GR11 espagnol à Nuria.

Ce soir nous serons à Err, en Cerdagne française.

Nous retrouvons Julie une dernière fois au camping de Nuria, elle n’a pas dû passer hier une après-midi super folichonne, dans sa micro-tente sous la maxi-pluie. Mais ce matin les seules traces d’humidité sont ses yeux mouillés, et les nôtres aussi, au moment de se quitter vraiment cette fois-ci. Adios Julie, disfruta bien, take care, on t’aimait bien Julie! Elle poursuit sur le GR11.

Nous nous élevons sans effort vers le col de Finestrelles qui surplombe Nuria, aucune végétation hormis les hautes herbes, des groupes de chevaux qui nous prêtent un regard curieux.

Au col frontière nous croisons deux trailers qui courent sur la ligne de crête. Nous redescendons la pente côté français. La végétation revient d’un coup, luxuriante: rhododendrons, conifères, petites prairies brillantes de soleil, etc. On aime ça. Il nous revient cette scie sucrée de Stone et Charden « il y a du soleil sur la France! » alors que nous nous extrayons de quelques jours gris côté espagnol, mais tout cela n’a pas d’importance.

Beaucoup plus bas, pique-nique et farniente au bord de la rivière, c’est l’été, on a regagné dix degrés, on dépile les couches, ça fait du bien. Nobody here.

Nous poussons vers la vallée, un peu de chemin carrossable, les gorges de la Sègre, superbes, les thermes de Llo, fréquentés, et nous voilà à Err, pittoresque, dans un camping à l’accueil charmant. Le cimetière villageois que nous visitons distille un fort parfum d’authenticité. Beaucoup de croix en fer forgé, les noms d’ici, les prénoms d’avant, une plongée émouvante dans la mémoire des gens du lieu.

Il nous revient le souvenir de ces cimetières fleuris  des Andes … ou encore du cimetière d’Hiva Oa aux Marquises, celui de Brel et Gauguin, où les morts paraissent tellement mieux installés que les vivants.

La randonnée est-ce autre chose qu’un vagabondage dans l’imaginaire, une littérature des lieux?

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marcomarcheurVeyret

Moi je dirais que la vraie liberté c’est le vagabondage et que la randonnée permet de s’en approcher.

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