Une ferme perlière à Raiatea

La découverte de la Polynésie présente de nombreuses occasions de s’extasier, dont la visite d’une ferme perlière n’est pas la moindre.

Pour celle-ci notre choix se porte sur Anapaperles, à Raiatea, dans le lagon à l’ouest de l’île, visite réputée la plus intéressante de l’archipel. Nous mouillons notre bateau à proximité de la ferme, sous un chaud soleil de 10h. Summer vient nous chercher sur un canot rapide. Summer, c’est une ex-surfeuse américaine originaire d’Hawaii, la quarantaine, maintenant reconvertie en perlicultrice, un excellent français, joli CV, joli minois. Elle nous accueille dans son atelier-boutique posé sur pilotis au milieu de ses champs de perles.

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Un petit plongeon en masque/tuba nous permet de voir tout autour de grands sacs d’huîtres perlières qui sont suspendus dans les eaux turquoise du lagon. Des poissons colorés voltigent entre les sacs.

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Summer est charmante, d’un charme que rehaussent beaucoup le double collier de perles qu’elle arbore autour de son cou cuivré, les jolies perles fixées à ses oreilles, ainsi que la bague ornée d’une perle tout aussi précieuse qu’elle porte au doigt. Ainsi parée il ne peut y avoir de meilleur professeur pour nous déniaiser sur le business de la perle noire dont nous ignorons tout.

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Nous apprenons que les huîtres perlières se font infuser plusieurs fois dans leur carrière de gestatrice de perles pour autrui un noyau artificiel, qu’elles couvrent de nacre en deux, trois ans ou quatre ans, quand tout va bien. Une opération qui nécessite aussi de leur injecter un greffon bien choisi d’une autre huître, qui détermine la couleur des futures perles. Ces superbes perles polynésiennes sont tout sauf blanches…

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Nous assistons à quelques unes de ces opérations chirurgicales, implantation de noyaux, de greffons, et puis découverte et prélèvement de perles sur des huîtres provenant de la ferme. Magnifique, beau travail! On est carrément baba. D’autant que ces opérations se déroulent juste au dessus du plancher ajouré de l’atelier, si une perle échappe, elle roule et ne peut que passer à l’eau! Cela n’arrivera pas, heureusement, pendant la démo.

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Au contraire notre opérateur extrait délicatement une perle splendide, lustrée, de belle taille, d’une des huîtres, sans abîmer celle-ci naturellement. Catégorie A, le must. Ronde, sans défaut, d’une robe irréprochable, … hasard?

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L’envie de s’offrir un collier à double rang de perles monte irrésistiblement chez Marie et Catherine … Il y a d’ailleurs un collier parfait qui figure en bonne place dans une vitrine attenante. Il suffirait d’avoir sur nous la bagatelle de 3 millions cinq cent mille francs pacifique, prix producteur à la propriété. Même en divisant par 120 pour obtenir des euros, ça fait bonbon. Ouf, nous ne les avons pas … Même un collier de keshis irrégulières (des perles complètement naturelles, sans greffe), c’est très cher. Les emplettes seront plus modestes, quoique ruineuses. Classieux ou frivole?

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La visite se conclue drôlement. Summer a en projet de se rendre en France avec son père âgé, dont le propre père avait fait le Débarquement de Normandie en 1945. Il rêve d’aller enfin en France. Champagne. Saint-Emilion. Utah Beach. Le mémorial. La tour Eiffel. La Tour d’argent. Elle projette aussi de visiter Bordeaux, les vins de Bordeaux, et demande à Marie les bonnes adresses de restaurants. Sans sourciller Marie lui propose en priorité un excellent restaurant d’huîtres. Summer en tangue un peu sur ses pilotis, avant de lui demander si, par hasard, il n’y aurait pas d’autres options.

Une belle visite, une belle rencontre.

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