Aux Marquises, sur l’ile de Nuku Hiva
L’archipel des Marquises compte peu d’iles, trois ou quatre sont habitées. L’ile de Nuku Hiva en est la plus étendue et la plus peuplée: un peu plus de trois mille habitants. Nous y posons notre voyage pour quelques jours, accueillis par une famille polynésienne. Beaucoup de sang marquisien, un peu de breton, pas mal de chinois, et un zeste de chilien coulent dans les veines de nos hôtes. Alvane, le chef, c’est une baraque. Quand il nous initie au haka d’ici, on fait maigrelet. Seul l’ami Jean, avec son format marquisien à plus de 100 kilogrammes, réussit à émettre le beuglement de goret en rut qui fait l’authenticité de cette danse de guerrier.
L’exercice mené sur un tohua millénaire, cette aire de spectacle ceinte de lourdes pierres basaltiques, entre banians, hibiscus et arbres à pain, qui a vu tant de choses pas racontables, ne manque pas d’impressionner.
A cette vue, les tikis de pierre installés autour de l’arène, ne modifient pas leur expression tutélaire, mais il vaut mieux que ce spectacle leur plaise car sinon gare … les esprits qui les habitent auraient tout pouvoir de nous anéantir dans le cas contraire.
Les tikis ne sont ni bons, ni mauvais, mais dépositaires des esprits que les humains, morts ou vivants, ont investis en eux. Dotés de pouvoirs surnaturels, ils protègent comme ils vengent durement, maladies, accidents, rien de fortuit. Donc respecter les tikis, les traiter avec égards, prudence commande, on ne sait jamais. Alvane nous rassure, on a dansé, nos cris ont résonné sauvagement dans la jungle, on s’est engagé, les tikis sont OK. On a même mérité notre selfie collectif (?!) devant l’épais banian tout proche, avant d’aller contempler les pétroglyphes: traits de tortues, d’espadons s’enchevêtrent sur ce rocher à la forme d’une grosse tortue.
Nuku Hiva, une belle ile pour les marins au long cours. Sa côte profondément découpée, offre de grandes baies abritées de la houle.
Son village capitale, Taiauhae (ta-yo-hhhaa-é), se situe au creux de sa principale baie.
Une douzaine de voiliers y séjournent pour le moment, dont un super yacht de 30 ou 40 mètres, flush deck, gréement carbone, quatre barres de flèches, si loin de Porto Cervo, un petit bonhomme sur la plage avant donne l’échelle.
Un joujou à quelques dizaines de millions d’euros, et ne parlons pas mesquinement des frais annuels. Moitessier en eût fait une attaque. Dommage nous ne sommes pas conviés à bord, nous cristalliserons notre brin de jalousie.
Nuku Hiva, une belle ile pour les marcheurs, entre vestiges archéologiques, plages splendides, baignades, forêts exotiques, à-pics vertigineux …
tout cela vaut bien de supporter les nonos, ces micro moustiques maxi piqueurs, les chiens qui aboient jusqu’au milieu de la nuit, les coqs par milliers qui gueulent à partir du milieu de la nuit dans cet immense poulailler sans autre clôture que l’océan.
Nuku Hiva, une belle ile pour capter l’ambiance marquisienne, entre indolence et dur labeur, du retour de pêche,
au salon du livre,
sous un soleil vertigineux à huit degrés de latitude.
Restez en Polynésie!! Nous voulons encore avoir un pied la-bas et en continuer la découverte
Nous apprécions l’humour distancié du récit de la visite de la ferme perliére mais… un peu moins l’atermoiement quelque peu lache pour l’achat d’un simple collier de perles……Nous rigolons franchement ā la séance de haka….
Bravo pour le portrait bien senti de Gauguin et l’ensemble de vos articles pleins d’informations et super agréables ā lire.
Nous révons beaucoup sur la beauté des paysages, les poissons ā portée de regard et de main et cela donne des idées de voyage.
Merci! Prochain épisode aux étonnantes Tuamotu, avant le grand saut vers Paris.