Dernière salsa à Cuba
Les galeries pour touristes à Cuba affectionnent ces murs d’images bariolées, dédiées aux beaux chassis, ceux des vieilles américaines, comme ceux des jeunes cubaines, sur une palette qui tape fort dans les couleurs.
Notre galerie de souvenirs n’en sera pas loin, mais avec pas moins de six murs.
Sur le premier mur on accrochera des portraits saisis dans la rue. Elle tient lieu de salon pour tous ces logements réduits à une chambre insalubre et surchauffée. Dans la rue on discute, on lit, on fume, on remplit une grille de mots croisés, assis à la dure sur une margelle ou sur un pliant de deuxième main.
Sur le second mur, on étalera la révolution, omniprésente à Cuba, objet de propagande infinie. Les slogans continuent d’y péter les lendemains qui chantent, la patrie ou la mort, la victoire pour toujours, le peuple rebelle et héroïque, les maximes de Fidel Castro, la légende du Che, les exploits de Cienfuego. Ici on préfère l’hagiographie à l’histoire.
Notre troisième mur sera celui du délabrement, tout à fait fascinant, depuis le Malecon de La Havane, cousin lointain et ruiné de la promenade des anglais, jusqu’à la plus petite ville de Cuba. Il y a quelque chose de troublant dans ces demi-ruines qu’habitent les cubains, comme insouciants ou dissociés des contingences.
Au mur suivant on y accrochera les modes de transport, un cocktail pittoresque et ludique de véhicules pour aller au bureau. Nous avons adoré la carriole. Faites votre choix!
La rue cubaine est unique pour ses belles américaines, dont elle offre le plus grand musée au monde. On passe son temps à se retourner pour les admirer, avec leurs extravagantes mascottes de capot, Chevrolet, Pontiac, Oldsmobile, … que de la marque! Encore un mur d’images bien rempli.
Un sixième et dernier mur pour illustrer le meilleur, la musique cubaine, incessante, du matin au soir, en tout lieu. Les titres revivifiés par le Buena Vista Social Club reviennent en boucle, mais chaque formation a sa patte, on se laisse toujours embarquer.
Hasta luego!