Trek en pays Maya, une plongée dans le passé
La un tixiehx! … en Maya Ixil
Nous voulions voir le Guatemala authentique, voire profond. Nous l’avons touché du doigt dans ce trek de trois jours dans la Sierra de Los Cuchumatanes, du village de Chancol au bourg de Nebaj. Région reculée du Guatemala, entre 2000 et 3300 mètres d’altitude, c’est un mélange de montagne et de vie indigène, où se juxtaposent les ethnies mayas et les modes de vie. La guerre civile y a été sanglante et la région en reste marquée.
A Chancol, notre point de départ, c’est jour de marché. Un gros marché où convergent les paysans de la région, venant écouler leurs produits mais aussi ravitailler. Les liasses de quetzals sont dans toutes les mains. La carte bancaire n’a pas pénétré ici.
Au retour du marché, il y a du poids dans les 4×4, sur le dos des mules et la tête des femmes.
L’usage est d’ailleurs que tout peut se porter sur la tête, même d’énormes courges. Essayez Mesdames!
Chemin faisant nous croisons des lavandières. Aucune machine à laver n’a encore été installée ici.
Mais les hommes travaillent aussi! Aux champs. Les seuls instruments sont des outils à main. Le pic, le sarcloir et la fourche à deux dents sont particulièrement prisés. Aucun tracteur n’a encore pénétré ici.
Nous nous hissons à 3300 mètres sur un altiplano karstique, avec des paysages un peu comparables au hauts plateaux du Vercors en été, mais beaucoup plus haut. La vie paysanne y devient extrêmement rustique.
Heureusement il existe un refuge où après une nuit glaciale, le soleil nous ramène à la vie.
Quelques enfants vont à l’école, où ils ont l’obligation d’amener du bois qui servira à la cuisine.
Le trek se poursuit dans ce terrain remarquable de blocs karstiques et de pinèdes.
Après le village de Chancul, nous basculons dans une énorme descente qui nous ramène vers 2000 mètres. Les rencontres se font moins sévères.
Ralliant Nebaj, bourgade aux extrêmes de la rusticité, nous arrivons juste pour une fête en hommage aux traditions Ixil, le peuple et la langue maya de cette vallée.
Nous en profitons pour nous initier à l’Ixil . Prononcer Ichil … Après trois heures de cours nous sommes lessivés, car prononcer avec la glotte, ce n’est pas donné.
La un tixiehx! signifie Bonjour à tous!, mais le dire correctement c’est un challenge.
Quelques signes montrent pourtant que la modernité s’est tout de même glissée ici!
La qilqib’! ….. en Ixil,
Hasta luego!
Retour dans les mondes perdus ???
Photos splendides !!
Tes commentaires nous font vraiment partager votre voyage
Pour comprendre ce que fut véritablement la guerre civile au Guatemala et les grands procès qui ont suivi : La Lhorona, film de Jayro Bustamante. Passe toujours à Paris.
PS : ne vous pressez pas de rentrer, le coronavirus rode aux frontières. Alors disfruta bien !
Amitié,