C’était une gageure, et on a réussi! par Valérie
Outre la splendeur des paysages montagneux et l’étrange fascination exercée par ces châteaux haut perchés à l’âme troublée… je retiens de cette randonnée l’ambiance d’un groupe d’une quinzaine de personnes vivant ensemble une dizaine de jours…
Pour avoir gravi maintes fois les pentes pyrénéennes, nous connaissons parfaitement l’anatomie des mollets de l’ami qui nous précède dans les dénivelés… Et j’aime à me souvenir des courbures délicates ou des jaillissements de muscles effilés… plus ou moins bronzés, plus ou moins poilus…
Les réveils collectifs furent aussi des moments dont je me souviens, le sourire aux lèvres : l’agitation, parfois désordonnée des matins de longue marche est comme celle des tableaux de Breughel amplis de saynètes qui grouillent de vie…
– l’un enfile une chaussette et ne retrouve pas sa pareille…
– l’autre cherche son couteau désespérément, couteau qui se révèle être enfoui par mégarde au fond d’un autre sac à dos…
– l’une, en quête d’un sous-vêtement égaré sous la montagne de couettes, duvets, draps, sacs éventrés, chaussettes éparses, découvre un Tupperware recherché par ailleurs…
Et tout ceci est ponctué d’exclamations qui fusent à la cantonade :
– Ah, c’était super, on a bien dormi !
– T’as entendu le brame a l’aube ? …ou bien la tronçonneuse ?
– Qui a claqué la porte cette nuit ?
– Oh, comme elle était mignonne la blonde d’hier soir ….
– Vivement ce soir. Une petite mousse!
Ces souvenirs, d’un registre bien léger, s’ajoutent à la joie réelle de vivre avec vous ces aventures sportives qui permettent à chacun de réviser son histoire … Et sa relation avec autrui.