Ile de Bora Bora, air à 28°, eau à 28°, tu aimeras, ou pas,
Bora Bora, un nom qui résonne mystérieusement, et, seulement pour les initiés, l’archétype de l’ile paradisiaque. Confetti bien français pourtant, gendarmerie et poste incluses, à 130 milles dans le nord-ouest de Papeete. Nous y sommes allés sur notre bel esquif muni de voiles, et nous l’avons beaucoup aimée.
Nous avons aimé Bora Bora pour sa montagne magique. Comme une main chantournée, l’index levé vers le ciel, s’extrayant de l’océan. Comme si cette main dressée était l’ultime partie d’un géant qui s’enfonce dans la profondeur de l’eau. De loin elle fait comme un signe aux navigateurs de venir la secourir, de près elle impose au lagon sa statuaire colossale.
Nous avons aimé Bora Bora pour la couleur de son immense lagon, pour la texture abrasive de son sable corallien.
Nous avons aimé Bora Bora pour la courbure de ses plages en bord de motus, le temps d’une flânerie en dehors de tout, et d’un shooting pour la couverture de …
Nous avons aimé Bora Bora pour ses poissons facétieux le temps d’une tuballade dans une eau limpide à 28°.
Nous avons aimé Bora Bora pour le final échevelé de la Hawaiki Nui, l’épreuve phare de la course de pirogues, qui voit se bagarrer une centaines de pirogues à six rameurs trois jours durant, en plein Pacifique. Des costauds ces gars là, gonflés à bloc par un an d’entrainement intensif. Une vraie folie! Nous y étions, juste là!
Nous avons aimé Bora Bora pour ceux de ses habitants qui sont restés en dehors de l’ivresse touristique, pour ces jeunes gens nous faisant découvrir leur motu, très fiers d’entailler quelques cocos pour nous en offrir l’eau parfumée et la pulpe douçâtre, puis nous donner un sac rempli de papayes à ramener à la nage, bonjour le retour en crawl,
pour cette restauratrice du bout du bout du monde qui nous sert un repas traditionnel polynésien, thon coco, poulet coco, marmelade de papayes caramélisée, … sieste en hamac obligatoire,
pour cette bande de joyeux drilles, électriciens installés autour d’une table fichée dans l’eau, sur laquelle trônait une glacière de 200 litres bien pourvue en Hinao, la bière de Polynésie,
Par chance, nous avons profité d’une période où les grands hôtels sur pilotis, genre Novotel à toits de fausses palmes et pieds de vrai béton dans l’eau, étaient totalement déserts, limitant ainsi le nombre de crétins en « safari jet ski », je cite en m’empourprant, ou encore sillonnant le lagon à grande vitesse pour aller jeter courageusement de la bouffe aux requins tête noire. A peine quelque « honey-mooners » et autres « discerning explorers » dont le conformisme fait le cœur de cible du marketing touristique (américain va sans dire) dans ces eaux.
Nous avons aimé Bora Bora pour la mémoire d’Alain Gerbault, auquel la municipalité de Vaitape a érigé un petit monument, qu’elle a entouré depuis de constructions hideuses destinées a l’accueil des croisiéristes en paquebot, bonjour les colliers de coquillages a 1000 balles, francs pacifique s’entend. Qu’en aurait pensé Alain Gerbault? Fan pionnier de la Polynésie, il fut le premier à boucler en solitaire le tour du monde à voile. Son dernier livre consacré à la Polynésie, paru en 1949, s’intitulait « Un paradis se meurt« . Lui avait dû connaître les vahinés aux seins nus.
Nous avons beaucoup aimé Bora Bora.
Je retiens 2 choses de ce long post; vous avez quitté Bora-Bora et donc résisté à l’envi de tout plaquer et rester à manger du poulet coco en buvant une bière dans un hamac les pieds dans l’eau à 28 à l’ombre d’un palmier, et puis , papa, c’est quoi cette chemise rose fluo?? ! ?
Sous le soleil de Bora Bora, qui monte actuellement à 90° dans le ciel, toutes les couleurs deviennent fluo!