En Cornouaille, la divine surprise des Enclos paroissiaux

Dieu sait à quel point nous ne sommes pas religieux, et pourtant les églises, les cathédrales, les chapelles nous touchent. D’Amérique du Sud, d’Italie, de Grèce, de France ou d’ailleurs, elles nous parlent. Somptueuses ou rustiques, élancées, gracieuse, baroques, gothiques, romanes ou contemporaines, elles marquent leur lieu et son histoire, comme les intentions des hommes qui les ont érigées et fréquentées, qu’elles fussent de paix ou de combat.

Aussi quelle surprise et quelle émotion de découvrir au cœur d’un Finistère profondément rural ces « enclos paroissiaux », bâtis pendant la période faste de la Bretagne, au XVIème et XVIIème siècle !

Une profusion de scènes sur ce calvaire
Somptueux ossuaire

Quand dans cette campagne bretonne les paysans travaillaient dur, sabots de bois aux pieds, vêtus de toiles rêches, rapiécées de génération en génération, coiffes éternelles pour les femmes, casquettes pour les hommes, charrues, chevaux de trait, semis et battages rythmant des années toujours répétées, cependant, on construisait des églises en granit, aux fins clochers en dentelles de pierre, on y sculptait des calvaires comme des théâtres de la scène biblique, on installait des retables en cinémascope, on décorait murs, poutres, plafonds de scènes édifiantes, et on encourageait le soleil à entrer par d’immenses vitraux aux couleurs écarlates.

Riche calvaire érigé sur une croix de peste, ornée de bubons, pour conjurer le mal
Dans une église de village
La démone aux seins nus
Fantastique retable

Quel contraste !

Alors de village en village, d’enclos paroissial en enclos paroissial, nous sommes de plus en plus fascinés par ce peuple aux mœurs rudes si enclin à investir son sens de l’art, de l’émotion et du beau sous le patronage de l’église. Ces œuvres et monuments forment un discours formidablement illustré sur la mort, celle du Christ pour le compte de chacun, sur le bien et le mal, sur les vertus, la souffrance, le pardon, la bonté, etc. tous enseignements structurant la société d’alors.

Terrible expressivité dans cette descente de croix
Une si belle justice
Saint-Yves au panthéon des saints bretons

Alors qu’à l’extérieur les monuments de pierre de granit noircis par le temps, ponctués par les croix élevées des calvaires et des tombes, rythment une mort lugubre, au contraire, à l’intérieur des églises les couleurs surgissent dans des œuvres colossales, pleines de vie et de grâce.

Guimiliau, Saint-Thégonnec, Pleyben, Brasparts, Commana, Sizun, Lannédern, etc., autant de trésors à découvrir dans de modestes villages à l’écart des routes, à deux pas des landes et des tourbières des Monts d’Arrée !

Une pieta de pleine campagne
Une charmante reine des Monts d’Arrée
Dans un village de poètes

Kenavo!

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4 Commentaires
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Sylvie

Merci pour ce petit pèlerinage en terre bretonne, tres frais !!

Sylvie

Merci pour ce pèlerinage pascal en terre bretonne, tres frais!!

arago

très beau pèlerinage !!! merci pour ce reportage superbement illustré comme toujours.
nous vous embrassons
Claire et Jean

Marc

Le bonjour d’un angelot joufflu de Guimiliau.
PS : finissez-vous en beauté par un Brest Paris à vélo avant le début du « confinement » ?

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